C'est ainsi que les trois comparses longèrent la muraille de Gemmaline. Vers la gauche un chemin menait visiblement à un endroit qui aurait pu faire frémir de peur les gens du peuple si, surplombant cet endroit il n'y avait pas un temple austère et sobre, veillant avec beaucoup d'attention à ce que les morts restent bien morts. En effet, un cimetière s'étalait au pieds du temple, un peu carré, pas fort poétique et probablement regorgeant de cadavres pas très anciens, si on en croit la récente colonisation de l'île. Quelques arbres cachaient pudiquement de leur ramures tombantes l'étendue effective du cimetière. La bâtisse du temple, à part sa raideur presque semblable aux cadavres qu'elle veillait, avec une sorte de coupole par dessus qui brillait dans un ciel sans nuage.
Il faisait beau oui, mais cependant le vent avait décidé de pousser quelques rafales dans les terres, jouant avec les cheveux que la vive lumière poussait plutôt au blanc qu'au vert foncé. Elle sourit au compliment du kobold pendant que Firmin répondit de sa grosse voix empreinte de bonne humeur et d'insouciance totale. On aurait dit qu'il était parti en pique-nique avec des amis :
- Ha ben si j'ai bien compris, c'est fort loin en effet ! Corkalia'ther c'est un nom ancien rebaptisé le mont Cristal par les colons. Tu sais en ancien dialecte elfe ça veut dire la montagne des dragons... Firmin montrait du doigt, la chaîne montagneuse où brillait à son sommet les plus haut les blancheurs immaculées des neiges éternelles Il nous faudrait contourner toute l'île, droit vers le nord ! Et ça monte plus que cela ne descend ! On serait plus rapide par la mer, et encore, je pense qu'on ne sait même pas si il y a écueils ou rochers.... et
- Falaise dangers fit la jeune femme interrompant son volubile nouvel ami, beaucoup glisser et aussi peuple Kuo-Toa ! Ses yeux se remplirent de crainte, et elle se rapprocha un peu de Firmin Mauvais, très mauvais souffla-t-elle en arborant un visage où se reflétait la mine sévère d'une maman avertissant ses enfants.
Ils arrivèrent enfin au bout de la muraille de Gemmaline, et avait déjà sur le visage le sel apporté par le vent, qui ici soufflait encore bien plus fort, claquant les vêtements, ébouriffant les cheveux, assourdissant l'ouïe. Au loin se voyait les reflets de l'Océan. Les arbres et arbustes avaient fait place à une herbe sèche qui s'accrochait à des rochers aplatit par l'érosion. On pouvait cependant deviner la ligne de la falaise qui plus loin se perdait même dans une forêt qui s'aventurait presque au bord...
_________________  Un rêve sans étoiles est un rêve oublié
|