A la table des mercenaires :
Le tavernier accueillit les éloges et raisonnements un sourcil levé, peu convaincu de ce qu'il entendait ou un peu perdu au milieu d'une conversation qui ni ne l'intéressait ni ne le concernait. Bien que suspicieux, il laissa le loisir à ses hôtes de finir leurs phrases tout en tournant autour de la table pour y déposer chaque assiette. Pour ceux ayant pu commencer, la viande était savoureuse et tendre, plus forte en gout que d'autres et relevant d'avantage la saveur du pot au feu. La bière quant à elle était une simple bière locale, ni parfaite ni mauvaise, mais peut être plus que suffisante en qualité pour oublier les outres d'un long trajet et satisfaire les soldats du coin.
- Avant de vous souhaitez un bon appétit, sachez que non, nous n'avons pas de salle d'eau. Mais vous êtes chanceux : la pluie a rempli les bacs et vous pourrez ben faire bouillir d'l'eau sur l'feu. L'offre était rustique, mais s'ils voulaient faire un brin de toilette sur cette grande route les intéressés devraient ici se contenter d'une toile tirée en extérieur et d'un sceau d'eau chaude, et tant mieux pour ceux qui avaient leur propre savon ... Sachez aussi que si j'ai l'habitude des soulards, les rouquins en jupe à carreaux, ça j'en vois pas tout les jours ! Et des cintrés comme le dernier encore moins ! J'vous laisse le bénéfice du doute, mais au moindre faux pas ..." Pour terminer sa mise en garde l'aubergiste se contenta de pointer du doigt la porte, puis le groupe de soldat et le message fut tout aussi clair que s'il l'avait énoncé. Ce n'était finalement ni l'alcool ni l'instrument qui dérangea le propriétaire des lieux, mais bien la ressemblance avec un autre, comme Cormac commençait déjà s'en douter. Tenait il enfin une piste ?
Pour les plus petites bêtes, Han rebondit au trait d'humour qui lui était destiné, comme pouvait s'y attendre son ami, cependant, il ne semblait pas contre le fait de laisser sa chance au "barde" de faire montre de son talent, s'il en avait ... Après tout, la musique avait souvent le don de plaire aux bêtes. Le cristal lui, resta caché, trop craintif de se prendre un coup du tavernier qui pourrait le confondre avec on ne sait quoi, ou que quelqu'un ne souhaita le dérober en le confondant avec une simple pierre précieuse, ou quelqu'autre excuse que sa paranoïa légère put trouver et qui le garderait encore en alerte toute la nuit et comme chaque nuit ...
A la table de Mag'Barg :
La réponse de la naine fit rouler des yeux Elmett avant que celui ci ne tira une chaise pour s'assoir avec elle. - Vous voyez bien que vous en êtes la seule représentante, madame. Pourtant, c'est un homme que j'attendais. Il hésita une seconde, tapotant la table d'une main et caressant son bouc de l'autre. Thorfin Dudrin, c'est lui qui était en charge de notre affaire : du bon bois thayen, des épices et de l'orge, contre les pierres de votre mine. De ce qu'en savait Mag'Barg, c'était pourtant du fer que l'on en sortait lorsque la mine fut reprise, comme partout dans la région, certainement pour cela que les anciens propriétaires n'avaient eu de mal à tenir caché l'endroit. L'extraction de pierre serait donc un détail que l'on aura oublié de lui transmettre, peut être jugé peu important, à moins que ses compatriotes ne l'eussent volontairement gardé secret dans leurs rapports... - Voila ce que nous avions convenu, alors dites moi, qu'est ce qui peut pousser un nain à ne pas respecter ses engagements ? Et où est donc Thorfin, que je lui dise ce que j'en pense ? Si les nains avaient la réputation d'être bourrus et grossiers, ce franc parler pouvait s'assimiler à l'honnêteté et la loyauté qui leur étaient attribuées, en règle générale, aussi le marchand pointa du doigt la faille de leur affaire, souhaitant certainement ne pas en découvrir une seconde dans la nature du contrat ...
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