Contrairement à ses comparses, Illianna était enragée par sa blessure et comptait bien faire la fête à la mégère, quoi que ce soit, qui que ça ait été. Sa colère était telle que la demoiselle résista malgré elle au feu qui l’avait précédemment fait hurler, trop concentrée sur l’envie d’éliminer leur ennemie pour prendre garde au feu maléfique qui l’entourait. Elle ne pouvait pas abandonner ! Ce n’était pas comme ça qu’elle honorerait son clan, en fuyant en lâche ! De plus, l’ « attaque » de Loirin, visiblement réussie, l’avait remplie d’espoir. Le moment ne se trouvait à l’abandon, pensait-elle, ils devaient poursuivre et achever cette créature putride.
Alors quand l’un des deux hommes expliqua que sans arme magique ils devaient courir, elle manqua de détourner le regard de la créature, mais afficha un visage boudeur. Bon, c’était vrai que sa lame n’avait rien fait, mais ce n’était pas une raison ! Elle l’avait juste ratée, c’était des choses qui arrivait. En réessayant, elle était certaine de pouvoir la toucher et de pouvoir lui faire bien mal, lui permettre de lui redonner la monnaie de sa pièce. Barin, par ses paroles, semait le doute en la Vagari dont la prise se ramollissait sur son épée courte.
Les paroles de Loirin terminèrent de la déstabiliser. La voix peu rassurée étonna la ninja qui tourna le visage en direction de celui-ci, et son mécontentement se transforma en une soudaine incompréhension, un hébétement qui s’amplifia quand elle le vit s’éloigner.
Mais… Minaudant, le ton plaintif, elle se tourna de nouveau vers la créature qu’elle voulait affronter, et surtout, défaire, par vengeance. Mais la douleur qu’elle avait ressentit se rappela à son bon souvenir, écho dans son être malmené par un sort puissant. Sans Cyonn à ses côtés, elle ne savait pas si elle résisterait encore à un coup de ce type. Est-ce qu’elle tenait à la vie ? Elle ne pouvait répondre. La seule chose à laquelle elle ne saurait renoncer, c’était restaurer l’honneur de son clan, faire résonner son nom.
Je… Raaaah, fait chier ! Elle se sentait humiliée, honteuse, et sa fierté était autant blessée qu’elle-même. Le dernier regard lancé à l’esprit fut emplit d’une hargne et d’une haine féroce ; elle tourna les talons et commença à suivre le mouvement de Loirin, agressive quand elle s’adressa à Barin bien qu’elle sache qu’il n’y était pour rien ;
Bouge de là, on décampe !